Ready Player One: Nostalgie, quand tu nous tiens…

Ready Player One: Nostalgie, quand tu nous tiens…

Il faut que j’admette une chose une bonne fois pour toutes: je suis un vieux chat grognon et un peu nostalgique de mon passé, une relique du 20eme siècle, en somme un vrai ancêtre. Pour être précis, je suis né en 1981 et j’ai connu ce que beaucoup considère comme la meilleure des périodes: les années 80. On a quasiment tout eu durant cette époque: l’arrivée massive des animés japonais, la musique, les films et séries TV, les jeux vidéos, les premières vrais avancées technologiques, où vous étiez à la pointe si vous possédiez un magnétoscope, une télévision 16/9 et un Minitel…

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Et pourtant cette culture perdure avec le temps, nous y revenons à chaque fois et la comparons toujours aux époques suivantes. D’ailleurs, mettons un terme à ce côté sacré de mes chères années 80 et admettons aussi que notre culture est formée des meilleures choses que nous tirons des années précédentes et suivantes, c’est ce qui forme la base de notre culture: la culture Geek. Et dès lors, beaucoup ont tentés de surfer sur cette vague Revival pour nous changer les idées car, on va pas se mentir, les temps actuels craignent un max: guerres ou menaces de guerres, abrutis au pouvoirs, climat qui se barrent en vrille, situation économique pourrie… On a connu mieux, il faut l’avouer. Peut être pas dans les années 80 elles mêmes, j’ai vécu cette période, elle n’était pas si géniale que ça mais c’est grâce au contenu culturel qu’on peut se reposer… Mais je digresse.

Venons en au thème principal: pourquoi je parle des années 80? Pourquoi je parle tout court de Revival? Le film dont je vais vous parler est justement un des meilleurs exemples réussis dans ce domaine, à savoir utiliser la culture pop, lui rendre hommage et surtout, ne pas prendre son public pour des attardés qui vont juste venir parce que ça parle d’un truc qu’ils aiment. Nous allons donc aborder le cas de Ready Player One.

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Ready Player One est à la base un livre écrit par Ernest Cline édité en 2011. Et ce livre est rapidement devenu culte, de part son utilisation intelligente des références culturelles, aussi bien cinématographiques que vidéoludiques. Il en fallait pas plus pour que les studios Hollywoodiens se pressent pour acheter les droits d’adaptations… Du moins, on aurait pu croire ça car, je l’ai appris au cours de recherches sur ce film mais les droits avaient étés achetés par la Warner un an avant que le livre soit édité, ce qui prouve à quel point ils avaient confiance au pitch de base. Le projet fut donc porté par un des plus grands réalisateurs actuels, un géant au sein d’Hollywood, un maître dans le domaine du rêve et de l’émerveillement. Certains le surnomment même Dieu, littéralement. Le projet fut donc confié à Steven Spielberg ni plus ni moins et si vous êtes un tant soit peu cinéphiles, je pense que c’est inutile de faire un résumé de la filmographie de ce réalisateur. Nous parlerons plus en détail après le résumé en quoi le fait qu’il réalise ce film est la meilleure chose possible.

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Résumé: Nous sommes en 2045. Le Monde se porte assez mal: crises climatiques, pauvreté, maladies, famines et autres pénuries et guerres sont légion dans ce monde et le moral est vraiment bas pour tous les habitants de la Terre. Seul rayon de soleil pour le quotidien de tous, un MMORPG en réalité virtuelle et augmentée devenu avec le temps un véritable univers parallèle: L’OASIS, crée par James Halliday en 2027 et qui se base sur la culture pop et geek. Malheureusement, le créateur de ce monde est mort en 2042, non sans laisser un dernier défi: en effet, il a caché au sein de l’OASIS un “Easter Egg”, un artefact caché qui ne sera donnée qu’en échange de 3 clés disséminés dans le jeu entier et dont la récompense finale est l’entièreté de la fortune de Halliday, à savoir 500 milliards de Dollars et le contrôle absolu de l’OASIS. Il en fallait pas moins pour que tous les joueurs se lancent à la recherche de la 1ère clé dans la 1ère épreuve, une course. Mais 3 ans plus tard, personne n’a encore gagné cette course et donc la 1ère clé. Nous suivons donc le parcours de Wade Watts, un jeune homme d’une vingtaine d’années et son avatar dans l’OASIS, Parzival, dans sa quête pour obtenir les 3 clés et son combat contre IOI, Innovation Online Industries une corporation dirigée par Nolan Sorrento qui essaye de trouver l’Easter Egg pour prendre le contrôle du jeu et le rentabiliser financièrement (en gros, le spammer de pubs et obliger les joueurs à acheter des packs de fidélité encore et encore, quitte à s’endetter et finir dans des centres de fidélité, des espèces de camps de travail virtuels). Au cours de sa quête, il sera épaulé par Aesh, un constructeur de Mods, Art3mis, une chasseuse de Sixers (les joueurs de IOI), Daïto, un joueur Japonais et son acolyte, Sho. Ils vont vite se rendre compte qu’une guerre, qu’elle soit virtuelle ou réelle, est terrible à mener mais que certains combats méritent d’être menés.

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Est il nécessaire de préciser que ce film alterne aussi bien les phases InGame et IRL correctement et sans accroc? Est il nécessaire de préciser que toutes les références abordées ne sont pas abordées gratuitement? Est ce seulement nécessaire de préciser qui est aux commandes de ce film et que la personne en question est lui même un geek qui n’hésitait pas déjà à mettre des références à d’autres films de ses potes?

Est il franchement nécessaire que je vous donne mon avis sur ce film? Là, je pense que oui, c’est absolument nécessaire, compte tenu de certains avis que j’ai croisé ça et là: Ready Player One est un hommage absolu à la pop culture et une utilisation intelligente des codes d’Internet! Et nous allons aborder plusieurs points pour expliquer en quoi ce film est une réussite:

  • Les personnages sont tous aussi bien réussis. Que ce soit les personnes ou les avatars, ils sont tous aussi attachants et réussis, même le méchant de l’histoire, interprété par Ben Mendelsohn, celui qui jouait le directeur Orson Krennig de Rogue One, à croire que cet acteur est vraiment doué pour jouer les authentiques fils de … bref, est vraiment un authentique boss final à vaincre. Mais aussi, on souligne bien la différence réel/ jeu: en effet, les avatars sont leurs propres identités, les joueurs aussi mais aucune des deux ne doit se mélanger car on ne sait pas sur qui on va tomber sur le Net: après tout, la jolie joueuse qui vous accompagne au combat peut être un mec de 150kg vivant dans le sous sol de ses parents, comme le joueur qui vous colle une raclée en PVP peut être un gamin de 10 ans. Cette dissociation utile se manifeste surtout dans deux cas: la tentative de recrutement de Parzival et la vraie identité de Art3mis.
  • Les références: Ready Player One est une vraie encyclopédie. Quasiment toutes les périodes sont abordées, des années 70 aux années 2010, et toutes sont utilisées intelligemment. Et en plus des périodes, les domaines aussi sont tous représentés: films, séries, mangas et animé, jeux vidéos,.. Et à chaque apparition, on adore les voir car leurs apparitions n’est pas gratuite: La Delorean de Retour vers le Futur a son utilité et est même l’héroïne de sa propre scène, Le Géant de Fer aussi, le Gundam également, MechaGodzilla en boss de fin est terrifiant mais aussi inattendu. Les films aussi sont parfaitement représentés avec Sacré Graal (La Sainte Grenade d’Antioche, que j’ai cru dans le film être La Sainte Grenade du jeu Worms), Saturday Night Fever (les scènes de danse), Shining pour une scène bien flippante,… Et certains personnages de jeux vidéos font des petites apparitions en avatars comme Tracer d’Overwatch, Goro de Mortal Kombat, Chun Li de Street Fighter, Hulk, Clark Kent, Batman, les Spartans de Halo… Et comme tout le reste, elles ne sont pas gratuites.
  • La musique… Ou plutôt LES musiques: Etonnement, ce n’est pas John Williams qui a composé pour ce film mais celui qui a justement fait une des BO les plus emblématiques des amateurs de cinéma: Alan Silvestri, le compositeur de Retour vers le Futur, et sa bande son est littéralement en osmose avec le film: un concentré de références. La piste 3 de l’OST de Ready Player One est à considérer comme le second thème de la DeLorean, à mon sens car elle accompagne cette voiture dans une scène où elle est mise en valeur de la meilleure des façons. Cette bande son est un hommage à tous ces films qu’on a aimé et qu’on aime voir, ces films qui ont faits notre culture. Mais il n’y a pas que l’OST qui est à apprécier, les chansons qui apparaissent dans ce film sont un plaisir pour vos oreilles. Le film commence carrément avec Jump de Van Halen et on peut pas faire plus années 80 que ça! Et la scène épique du combat final où tous les joueurs de l’OASIS s’unissent pour combattre l’armée virtuelle de IOI est accompagnée par une musique qui signifie bien ce qu’on pense tous de l’autorité abusive, à savoir We’re Not Gonna Take It des Twisted Sisters… Juste épique!
  • Pour finir, la réalisation: Elle a tout d’un film de Spielberg des années 80 et le schéma est le même, et c’est ce qui nous aide à entrer dans ce film très rapidement. Mais peut on le qualifier de “film cocon”, comme j’ai pu l’entendre? Encore une fois, non car ce film est tout bonnement bien mené, les pistes s’entremêlent pour mieux nous perdre au bon moment du film, les révélations tombent au bon moment et, d’un bout à l’autre, Spielberg nous montre qu’il a vraiment adoré réaliser ce film, il en a fait un chef d’oeuvre, peut être pas son meilleur film de tous les temps mais en tout cas, un de ses meilleurs assurément.

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En conclusion, Ready Player One est sans conteste le film de 2018 et est une réussite totale, c’est un film qui vous fait du bien, qui vous recharge, qui vous rassure mais aussi qui vous prévient de certains dangers et comment on doit y faire face et les combattre. Ce film est un indispensable et je vous recommande vivement d’aller le voir si il est programmé chez vous. J’ai vraiment adoré son visionnage et je dois avouer que sur certaines scènes, j’étais vraiment à fond dans l’action. Quelque soit votre jeu, quelque soit vos amitiés qu’elles soient réelles ou virtuelles, quelque soit votre culture générale, si on est tous unis pour une cause, alors nous pouvons vraiment changer les choses une bonne fois pour toutes. En attendant ce jour, on se revoit en ligne, les ami(e)s.

PS: Ah, et un petit spoiler: Lors du combat contre MechaGodzilla, dans le film, c’est le Gundam RX-78 qui l’affronte mais personnellement, si c’était moi qui le combattait, j’aurais choisi l’EVA-02 pour lui casser la tronche!!! Je serai d’ailleurs curieux de savoir quel mécha vous auriez aussi choisi…

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Nekky Makko, émerveillé

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